BAROMETRE CITOYEN DE LA PAIX ET DE LA SECURITE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO Produit et réalisé par le Consortium Pamoja kwa Amani, C-PKA /avec le soutien de PAEMA, Numéro Spéciale du 21 Aout 2025 à l’intention particulière des membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
BAROMETRE CITOYEN DE LA PAIX ET DE LA SECURITE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Produit et réalisé par le Consortium Pamoja kwa Amani, C-PKA /avec le soutien de PAEMA, Numéro Spéciale du 21 Aout 2025 à l’intention particulière des membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
- De l’indice de sécurité et de Paix dans les Provinces du Nord et Sud-Kivu :
Sur l’ensemble de deux provinces il n’y règne ni paix encore moins la sécurité. Tous les indicateurs et indices sont totalement au rouge. L’Esperance de vie dans les zones sous occupation se trouve être de 24heures : passer une journée, dormir et se réveiller en vie relève actuellement de miracle. Les attaques orientées contre les paisibles citoyens sont devenues monnaie courante. Les tueries, les assassinats, les massacres, les déportations forcées, les tortures, les violations flagrantes des droits de l’homme ont atteint des proportions insupportables.
A l’heure où nous mettons en ligne ce numéro spécial de notre baromètre, des informations reçues de nos antennes d’un peu partout à l’Est font état d’une préparation a grande échelle de la reprise de la guerre sur toutes les lignes de front. Tous les camps se renforcent en hommes et en armement. Nous avons de sérieuses craintes sur les jours et semaines à venir. Aucun indice ne laisse présager le retour de la paix. Les différents accords tant de Doha que de Washington restent lettres mortes et les lignes divergentes entre les parties prenantes ne cessent de se distancer.
Au même moment, nos sources sir terrain font état de la continuation des massacres et tueries savamment orientées contre les civils, notamment dans les zones contrôlées par le mouvement rebelle AFC/23 soutenu par le Rwanda, mais également dans certains milieux sous contrôle des forces loyalistes et leurs alliés dits ‘’wazalendo’’. Tous ces actes sont constitutifs des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et de graves violations des droits humains et ne devraient rester impunis.
- De la souffrance des populations de l’Est :
Comme si les tueries et autres massacres ne suffisaient pas, les populations de l’Est, notamment celles des zones sous occupation rebelle font face à un véritable désastre humanitaire. En ce début de la saison pluvieuse, de nombreuses populations vivent à la belle Etoile à la merci de toutes sortes d’intempéries loin de leurs villages fuyant les hostilités entre différents belligérants. La situation humanitaire des populations de l’Est est une véritable catastrophe qui dépasse tout entendement et qui devrait interpeller toute conscience humaine. Dans les territoires de Walikale et Lubero au Nord-Kivu des populations fuient en masse la reprise des hostilités entre les rebelles de l’AFC/M23 et les forces loyalistes. La même situation s’observe dans les territoires de Walungu, Uvira, Mwenga et Fizi dans la Province du Sud-Kivu. Tous ces déplacés internes qui viennent à ces plus de 7 millions d’autres sont sans aucune assistance humanitaire ; ils sont abandonnés à leur triste sort.
Les récentes attaques orientées contre les civils à Kaniola dans le Territoire de Walungu où plusieurs civils ont été fauchés à la suite des attaques armées menées par les éléments de la rébellion de l’AFC/M23 sont venues remettre sur la sellette la nécessité pour toutes les parties prenantes de respecter scrupuleusement le cessez-le-feu et respecter le Droit international humanitaire qui fait de la protection des civils une obligation pour tous les belligérants. A Kaniola comme ailleurs, il est encore clairement établi que cette guerre reste principalement liée à des visées d’exploitation illégale des ressources naturelles, notamment les minerais dits stratégiques.
Comme si cela ne suffisait pas, l’administration parallèle instaurée par les rebelles de l’AFC/M23 se livre à des actes de tracasseries administratives, financières, fiscales et parafiscales. Dans les zones sous leur contrôle, ils instaurent des taxes, impôts et autres redevances en le fixant a des montants exorbitants sans tenir compte de la situation déjà chaotique dans laquelle vit la population dans ces entités. Ainsi, par exemple, il est désormais imposé a tout propriétaires de véhicule (privé ou de transport en commun) de faire enregistrer son engon roulant moyennant un montant forfaitaire de 100$ (cent dollars américains) ; après quoi ils sont tenus tous de faire assurer leur véhicule auprès d’une société d’assurance nouvellement installée. Au-delà des exigences, les opérateurs économiques sont astreints à des obligations fiscales qui débordent tout cadre normal. Et ne pas s’y conformer exposent les citoyens a des actes de torture (bastonnade) et même à la mort : ‘’les taxes et autres redevances sont recouvertes armes à la main’’.
La rentrée scolaire est prévue sur l’ensemble de la République Démocratique du Congo ce 01 septembre 2025. Ils sont plusieurs millions ces enfants de l’Est qui ne sauront pas reprendre le chemin de l’école suite à la guerre et a l’insécurité. De nombreuses écoles ont été détruites par les belligérants. De nombreux élèves ont fui leurs villages et se retrouvent dans la nature. L’avenir de millions d’enfants congolais se retrouvent ainsi sérieusement compromis.
- Spectres de la Balkanisation, désespoir et sentiment d’abandon par le monde :
Trente ans de souffrance, Trente ans de guerre injuste et injustifiée, Trente ans de calvaire et d’apocalypse ; trente ans ou dans l’indifférence totale de l’humanité, il se vit l’un de plus grand dévastateur et meurtrier conflit armé avec plus de 8 millions de morts. Les congolais de l’Est, les hommes, les femmes, les jeunes, les personnes de troisième âge sont sauvagement massacrées et exterminées.
Trente ans où le monde a fait semblant de se mobiliser en y déployant une mission des Nations Unies, la plus importante mission de maintien de la paix à travers le monde, mais qui n’a pas réussi à rétablir la paix ni à l’imposer alors qu’elle en avait tous les moyens. Trente ans ou diverses initiatives ont rivalisé d’ardeur, sans pour autant y parvenir.
Avec l’avènement de l’actuelle administration américaine et grâce à l’engagement personnel du Président Donald Trump des États-Unis d’Amérique, une lueur d’espoir commençait à transparaitre. Grace aux processus dits de Washington et de Doha, sanctionnés respectivement par l’accord de paix entre le Rwanda et la RDC signé le 27 juin à Washington et la Déclaration de principes signé à Doha le 19 juillet 2025 entre le Gouvernement de la RDC et le mouvement rebelle de l’AFC/M23, les populations congolaises en général et celles de l’Est en particulier ont commencé à nourrir d’énormes espoirs croyant que cette fois-ci la guerre prenait fin dans leur pays. Fort malheureusement ces gros espoirs s’envolent et cèdent la place au désespoir et a la déception totale. Tous ces accords restent des lettres mortes. La situation sur terrain ne cesse de s’empirer.
Plus inquiétant encore est cette tendance a la matérialisation de la division du Congo par ce qu’on appelle ‘’balkanisation’’. Aujourd’hui tous les indices nous montrent que nous allons tout droit vers la balkanisation effective de la RD Congo. Les provinces actuellement sous occupation rwandaise avec leurs alliés de l’AFC/M23 une administration parallèle se cristallise se livrant à des actes régaliens que seule une autorité étatique dument établie peut prendre. L’administration rebelle prend place et force. Des taxes et impôts sont collectes. Des actes de l’état civil comme les mariages et les enregistrements de naissance sont établis et délivrés. Bref, un État dans un autre État.
Et plus grande est encore l’inquiétude des populations de l’Est c’est la manière aussi simpliste et légère avec lesquelles semble gérer le Gouvernement de Kinshasa. Alors que la case ne cesse de bruler, il s’observe que de l’autre cote à Kinshasa l’heure est à des batailles de positionnement politique et de conservation du pouvoir. Les derniers actes pris par les autorités de Kinshasa viennent corroborer cette crainte légitime qui anime les populations de l’Est. Était-il vraiment opportun de procéder au changement de gouvernement sans attendre la tenue et l’organisation d’un dialogue national ? Est-ce vraiment opportun de convoquer l’électorat pour les élections locales qui pourraient se tenir sans les deux grandes provinces de l’Est du pays ?
- Recommandations :
- Le Conseil de Sécurité des Nations Unies devrait se ressaisir pendant qu’il est encore temps en redonnant aux Nations Unies toute leur puissance qui passe par la mise en exécution volontaire et/ou forcée de toutes ses résolutions ;
- Faire de la Résolution 2773 l’unique et indispensable instrument pour la fin de la violence en RDC et l’imposition de la Paix : trente ans de souffrance, c’en est trop ;
- Prendre des sanctions sévères et a impact rapide contre tous les responsables de crimes contre l’humanité, les tueries, les violations de droits de l’homme et autres sévices perpétrés à l’Est de la RDC ;
- Décréter l’Est de la RDC en une zone d’urgence humanitaire mondiale et obliger les belligérants à permettre la livraison de l’aide humanitaire aux déplacés internes et autres catégories vulnérables de la population fortement affectée par la guerre ;
- Soutenir les organisations locales de la société civile de l’Est à travers ses grands regroupements comme le Consortium Pamoja kwa Amani afin d’obtenir l’inclusion et la participation des communautés locales à toutes les démarches de recherche de la paix en RDC.
Ensemble construisons la paix !
Pamoja Tujenge Amani !
Together, let’s build peace
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