Pamoja Kwa Amani alerte sur la Situation Humanitaire très critique des éléments de la Police Nationale Congolaise rendus au M23 et se trouvant au camp de RUMANGABO Nord-Kivu

Le Consortium Pamoja kwa Amani, qui est un vaste regroupement d’organisations de la société civile
du Nord-Kivu et Sud-Kivu et qui œuvre pour la Paix, la Justice et le Vivre-ensemble, est extrêmement
préoccupé par la situation humanitaire de plusieurs milliers d’éléments de la Police Nationale
Congolaise (PNC) qui s’étaient rendus aux troupes de l’AFC-M23 lors de la prise des villes de Bukavu
et de Goma.

A Bukavu, ils étaient plus de 1.500 qui, après une parade tenue à La Botte et présidée par l’un de hauts
responsables militaires de l’AFC-M23, nous citons le Colonel Bernard BYAMUNGU dit Tiger-One, à
être embarqués dans des bateaux avec pour destination le Centre de Rumangambo où ils devraient subir
un recyclage, à en croire les dires de ce même responsable militaire.

Plus de trois mois après, les nouvelles qui nous parviennent de Rumangambo ne sont guère bonnes. La
situation humanitaire de ces compatriotes laisse à désirer. Terrassés par la famine, soumis à des
traitements inhumains et dégradants, plusieurs en seraient déjà morts.

Face à cette situation critique qui viole de manière notoire le Droit International Humanitaire et sur
demande pressante des familles de ces policiers qui ne savent plus à quel saint se vouer, le Consortium
Pamoja kwa Amani, dans un élan positif et constructif formule les recommandations suivantes :

  1. A la Coordination Politique et Militaire de l’AFC-M23 de :
    – Instruire ses éléments au respect strict du Droit International Humanitaire s’agissant notamment
    des troupes adverses désarmées qui se rendent. Les prescrits du Droit International Humanitaire
    sont opposables à tous les belligérants, rebelles soient-ils et leur violation est constitutif de
    crimes de guerre et crimes contre l’humanité, par ailleurs, imprescriptibles ;
    – Permettre aux organisations humanitaires et celles de défense des droits de l’Homme d’avoir
    accès à ce camp afin de tirer au clair cette situation et mettre ainsi fin aux spéculations allant
    dans tous les sens ;
    – S’impliquer activement dans ce dossier en mettant fin à la souffrance de ces éléments qui sont
    protégés par le Droit de la guerre ;
  2. Aux organisations Humanitaires dont le Comité International de la Croix Rouge
    (CICR) et celles de défense des droits humains (BNUDH et autres) de prendre au sérieux
    cette alerte en s’impliquant activement auprès des autorités de l’AFC-M23 afin de permettre
    à ces rendus d’être dignement traités dans le respect de tous les droits leur reconnus par les
    instruments juridiques internationaux et de faciliter aussi la reprise de contact avec leurs
    familles.

Laisser un commentaire